Toute architecture est limitée. Des vides dans nos villes.
Pour espérer durer une ville doit évoluer. Pour évoluer il faut du temps et de l’espace. Et évoluer ne veut pas dire s’étendre. La projection dans le temps et dans l’espace qu’est l’étude urbanistique ou architecturale doit s’arrêter et ne pas prévoir quelle serait l’évolution possible d’une ville. Elle doit rester humble et se limiter pour espérer durer. C’est aux futurs usagers de décider de leurs futurs besoins. Il faut qu’elle prévoit donc des vides. Des vides à remplir plus tard. Sans fonctions. Il faut prévoir des vides quand on projette mais également après. Car sinon les vides sont remplis et l’on n’évolue plus. Il faut donc démolir. Nous avons la possibilité de conserver des traces autrement. Des traces du passé.
En analysant les plans d’aménagement urbain de la ville de Tunis, ou d’autres villes, nous sommes très vite déçus. Déçus de voir qu’on a à faire à un phénomène décrit il y a 75 ans par Le Corbusier : l’illusion des plans. Ceux qui y réfléchissent, qui décident et ceux qui les dessinent font précisément des dessins au sens non noble du terme. Tracent des axes, font des ronds-points, des losanges parfois, réfléchissent en deux dimensions, platement donc. Se disent sûrement que si un plan d’aménagement est symétrique par endroits, il doit surement être bien.
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